• Le nouveau musée d’art contemporain sera unique dans l’hémisphère sud et se trouvera près des Chutes de l’Iguaçu, une des 7 Merveilles Naturelles du Monde. 
  • Les Français représentent le 4e groupe de voyageurs étrangers à Foz do Iguaçu.   
  • Le siège du musée a été dessiné par un architecte paraguayen qui a reçu de nombreux prix internationaux, dont le SI Swiss Architectural Award.   
  • La Secrétaire à la Culture de l’État du Paraná nous dit que la programmation du musée sera internationalisée, mais avec un accent particulier sur l’art latino-américain.  

Paris, 24 octobre 2024 – L’État brésilien du Paraná sera l’heureux récipiendaire d’un Centre Pompidou ultramoderne, construit en pleine forêt subtropicale et à quelques kilomètres des chutes d’eaux qui font partie des 7 Merveilles Naturelles de notre monde. L’art moderne et une partie des collections du célèbre musée parisien se retrouveront ainsi aux antipodes, dans une région jusqu’à présent connue et visitée pour ses paysages et des activités telles que l’observation de toucans. 

Foz do Iguaçu, côté brésilien, et Puerto Iguazú, côté argentin : ces deux villes voisines parlent des langues différentes mais ne forment qu’un seul espace touristique, l’un des plus visités d’Amérique latine Le principal atout de la région, ce sont les chutes de la rivière Iguaçu – ou Iguazú – un affluent du Paraná, l’un des plus longs fleuves du monde. C’est Foz qui a raflé la mise sur le plan culturel en signant une alliance avec le Centre Pompidou, qui y construira à partir de l’an prochain sa première antenne en Amérique. Depuis Paris, Laurent Bon, son président, nous indiquait en juillet de cette année que « l’accompagnement de la naissance d’un nouveau musée d’art moderne et contemporain, à Foz do Iguaçu, s’annonce enthousiasmant. Il est toujours encourageant que la notoriété du Centre Pompidou pousse nos homologues à nous solliciter pour leurs développements culturels. » 

Il a plus récemment déclaré que le programme du Musée international de Foz do Iguaçu sera composé d’œuvres d’artistes latino-américains, mais aussi de prêts du siège parisien, qui possède l’une des plus grandes collections d’art moderne et contemporain au monde. « L’un des thèmes les plus importants aujourd’hui est la relation entre la nature et la culture. En ce sens, les nombreux visiteurs qui viennent à Foz do Iguaçu ne verront pas seulement le chef-d’œuvre de la nature, que sont les chutes, mais entreront également en contact avec la culture et l’art contemporain ».

L’accord de partenariat a été signé depuis, entre Laurent Le Bon et le gouverneur de l’État du Paraná, Carlos Massa Ratinho Jr.  C’est l’aboutissement d’une relation née en 2022, avec un premier protocole d’accord bi partite. Le Centre Pompidou s’engage ainsi à accompagner le Paraná pour la conception du futur MIA, le Musée International d’Art de Foz do Iguaçu. La construction est en cours, aux côtés de l’Aéroport International, sur des terrains cédés par l’entreprise CCR Aeropuertos. L’inauguration est prévue pour le courant de l’année 2026, selon les Brésiliens. 

Il va falloir injecter plus de 200 millions de reais (32 millions d’euros) pour construire cet édifice de lignes modernes et épurées, qui va se mimétiser dans le paysage et la forêt de la Mata Atlântica, l’écosystème subtropical qui caractérise cette région du monde. L’habitat des jaguars, des pécaris, des yacarés et des aras multicolores côtoiera des salles qui présenteront des œuvres emblématiques de la création contemporaine. 

Lors de la signature de l’accord, Mr. Massa Ratinho a décaré : « C’est un jour très important non seulement pour la culture de Foz do Iguaçu ou du Paraná, mais aussi pour la culture brésilienne. Il n’y a pas de musée comme celui-ci, fruit d’un tel partenariat, dans l’hémisphère sud aujourd’hui. C’est une nouveauté qui dépasse les frontières du Brésil. Le circuit des musées culturels brasse des milliards de dollars et de nombreux touristes parcourent le monde chaque année pour visiter les plus grands musées du monde. Et maintenant, Foz do Iguaçu sera sur cette route. » 

Où le musée va-t-il se trouver ? 

Le service de presse du Centre Pompidou précise qu’il sera situé dans la région de la Triple frontière, aux confins du Brésil, du Paraguay et de l’Argentine. « Le futur centre d’art moderne et contemporain se déploiera dans un écrin  architectural durable intégré à son territoire. Il proposera une programmation pluridisciplinaire, accueillant artistes brésiliens, latino-américains et internationaux, et développera un important programme

de résidence artistique et de recherche. »

Foz de Iguaçu est la deuxième destination la plus touristique du Brésil, avec 1 million de visiteurs durant les six premiers mois de cette année. Les étrangers représentent 40 % de ce total et parmi eux, les plus nombreux viennent d’Argentine, des États-Unis, du Paraguay, de France et d’Allemagne. 

Tous viennent admirer les chutes et leurs 275 cascades de 80 mètres de hauteur. Elles se trouvent dans un écrin de verdure qui sert aussi de refuge pour des familles entières de coatis, des yacarés (l’espèce locale d’alligators), des toucans, des ocelots ou encore des singes capucins. La biodiversité de la région est une des plus importantes au monde. Il y a par exemple plus de 500 espèces d’oiseaux dans cette forêt. La région attire beaucoup de voyageurs, car c’est l’un des rares endroits au monde où trois frontières se rencontrent en un seul point, avec des pays facilement accessibles et généreusement ouverts. 

L’offre touristique de Foz ne se limite pas pour autant aux chutes et au jeu de saute frontières. C’est une destination prisée qui a toujours quelque chose de nouveau à proposer. En attendant l’ouverture du MIA, les musts locaux sont actuellement le Parc aux Oiseaux, l’usine électrique d’Itaipu (partagée entre le Paraguay et le Brésil), un gigantesque temple boudhiste, une grande roue de 88 mètres (avec vue sur la Triple Frontière) et de nombreux parcs thématiques et aquatiques. Entre les piscines à vagues et les toboggans, il y en a pour tous les goûts : un musée de cire de personnages historiques, une Vallée des Dinosaures, un Ice Bar (sous les tropiques !), un écoparc, un musée de motos, des restaurants avec des shows chaque nuit, des centres commerciaux, un parc d’aventures ou encore un musée de voitures de films célèbres (de Retour vers le Futur à Ghostbusters). 

L’édifice du MIA se joindra par lui-même à cette liste, car il ‘sagit d’une construction disruptive et totalement nouvelle. Le projet a été dessiné et conçu par l’architecte paraguayen Solano Benítez, lauréat du SI Swiss Architectural Award 2007-2008 (SUI), de l’AIA Honorary Fellowship 2012 (USA) et d’un Lion d’or à la Biennale de Venise 2016. Il travaillera en collaboration avec l’architecte brésilien Angelo Bucci, l’un des grands noms de l’architecture contemporaine du pays. 

QUELQUES QUESTIONS À : Luciana Casagrande,  Secrétaire à la Culture de l’État du Paraná

Quelle est l’’importance de ce projet pour la culture au Paraná et au Brésil ?

Dans notre état la plupart des équipements culturels sont situés dans la capitale, Curitiba. La décentralisation est une ligne directrice de l’administration actuelle. La population locale aura un meilleur accès à l’art et à la culture. La programmation de l’espace sera largement internationalisée, mais avec un accent particulier sur l’art latino-américain.  

Quelle est la portée de ce nouveau lien entre la France et le Paraná ?

Le Paraná et la France ont déjà un lien très fort en raison des relations économiques déjà établies, notamment avec la présence de grandes entreprises françaises comme Renault. Avec ce partenariat entre le gouvernement du Paraná et le Centre Pompidou, nos relations s’étendent au domaine des échanges culturels. N’oublions pas qu’en 2025, nous allons fêter l’Année du Brésil en France, et l’Année de la France au Brésil.  

En plus de ses expositions, le MIA aura d’autres objectifs? Le musée sera surtout reconnu pour ses expositions qui présenteront au public la scène artistique d’Amérique latine. Mais il sera très actif quant à la formation, avec des laboratoires et des résidences. Nous voulons l’ouvrir sur le monde, de la même façon que le Centre Pompidou de Paris est vivant et animé pour tous les publics.  


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